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Il m’était interdit d’aller au-delà de mes terres, c’était pourtant ce que j’étais entrain de faire.
Chevauchant à vive allure car le jour allait bientôt sombrer, je m’étais bien trop enfoncée dans cette gigantesque forêt.
Au fur et à mesure de notre avancée, la terre devenait de plus en plus mouvante. A ce moment précis où j’allais descendre de 'Hille' ma brave monture, celle-ci se brisa le sabot dans un strident gémissement, elle détala et je fus désormais seule dans ces
sombres bois.
- Génial! Grognais-je en laissant retomber mes lourds bras.
Armée du vieil arc de mon père, tremblante j’arpentais les sentiers feuillus de cette grande forêt sans en voir la fin.
Le crépuscule avait enfin triomphé, une seule perspective en vue, croupir ici. J’avais peur.
Alors je grimpais de mes dernières forces à cet arbre afin d’y passer la nuit dans la plus grande discrétion, il n’est vraiment pas prudent d’essayer de rentrer ni de se faire remarquer maintenant.
Installée sur mon lit de fortune peu douillet, je pouvais admirer les beautés de ce monde tout en attendant de me faire emporter
par mes songes.
J’ouvris les yeux sur ce nouveau jour, bondissant de mon arbre,
je pouvais enfin rentrer chez moi!
Éblouie par cette lumière traversant les feuilles, en progressant dans la forêt, je m’appuyais sur mes autres sens et j’entendis un
craquement de branche tout près.
Je cessais ma marche et doucement, j’empoignais ma dague tout en gardant un œil aux environs.
Quelque chose venait.
Furtivement quelqu’un essaya de m’approcher de sa lame.
- Bien tenté ! Soufflais-je en un sursaut tout en ripostant tant bien que mal.
‘Cling’
Nez à nez, nous avions croisé le fer.
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Je n’ai jamais quitté cette forêt.
Trois ans s’étaient déjà écoulés depuis ce jour où tout à changé semblable à aujourd’hui où je me bât encore contre lui.
Il m’avait arraché à ma vie, ces bois étaient désormais mon seul foyer, tout ce qu'il me restait.
Je n’étais désormais plus celle que j’étais auparavant, une simple fillette de fermier, j’avais tout laissé derrière moi, tout quitté, ma maison, mes parents ainsi que moi-même.
‘Cling’
C’est au choc des épées que je repris mes idées.
Sous ce dernier coup l’homme croula au sol et lâcha son dernier soupir.
Je m’appelle Inary et mon "maître" vient de mourir.
C’est à cet homme qui rejoint la mort que je dois ce que je suis aujourd’hui, durant ces trois terribles années il m’a appris à survivre, à me battre et à le vaincre.
Il s’appelait Syorg, sa mission était de transmettre son héritage.
T'en fais pas.